Il est actuellement très difficile de dire combien de substances aromatiques différentes il y a sur le marché, ou en réalité dans les aliments que l’on consomme quotidiennement. Pour avoir une estimation de cette grande variété, peut-être les arômes alimentaires possèdent des types atteignant les 10 000. Les chiffres ne sont pas précis du fait que l’odorat et le cerveau humain ne peuvent pas distinguer un aussi grand nombre d’odeurs. Notre organisme attribue toujours un goût, une saveur ou un produit en particulier à un aliment dès lors que celui-ci est assez proche de la réalité. Ainsi, dans la conception de cette substance spécifique, les compositeurs d’arômes utilisent près de 5 000 substances de base. À partir de ces dernières, ils arrivent à développer toute une palette d’arômes au comptant de plus 30.000 arômes alimentaires. Il est ici question d’arômes synthétiques puisque le procédé de fabrication résulte d’une transformation industrielle. C’est une déclinaison identifiée de ces produits, d’ailleurs celle qui est la plus rencontrée sur le marché. Le nombre des arômes alimentaires synthétiques est trois fois plus important que celui des arômes naturels.
Pourquoi les arômes synthétiques sont-ils si nombreux ?
Cette gamme d’arômes alimentaires est énorme. C’est parce qu’elle se distingue non seulement par leur saveur ou leur goût, mais aussi par leur utilisation. En plus de la reproduction des gouts, et ce, même de plusieurs manières, un arôme de fruit aura ainsi l’avantage d’être utilisé dans des produits différents, par exemple à parfumer un yoghourt allégé ou un yoghourt à la crème, sans même parler d’un jus de fruit pasteurisé. En réalité, cette grande efficacité et cette polyvalence sont une nouvelle fois dues à la grande diversité des substances de base utilisées dans la composition d’un arôme. Les possibilités de combinaison sont nombreuses, d’ailleurs les gouts et les saveurs à dupliquer dans la nature sont inestimables. L’on comptera ainsi en moyenne 30 à 60 substances dans un arôme particulier, et un ajout ou une soustraction de l’une d’entre elles donnera une propriété différente au composé, d’où la multitude de possibilité dans les mains des principaux concepteurs et fabricants. Par conséquent, ce travail est comparable à celui de l’artiste peintre qui, se servant des couleurs disposées sur sa palette, crée sans cesse de nouveaux tons qu’il utilise dans sa peinture. Pourtant, il est toujours important de bien utiliser les substances pour avoir un rendu qualitatif au niveau des arômes. En effet, neuf substances de départ, par exemple, peuvent aboutir à la reproduction du goût de banane. En solliciter davantage ne fera que rapprocher l’arôme du naturel.
Preuve de l’efficacité des arômes synthétiques
L’on pourra partir d’un cas pour prouver l’efficacité des arômes alimentaires dans les produits consommables. C’est ainsi que des experts ont pu déterminer que sur les 500 composantes aromatiques de la fraise, l’odorat humain ne permet d’en percevoir qu’une douzaine. Les autres sont présentes en quantités tellement infimes que nos cellules olfactives ne sont pas assez sensibles pour les distinguer. Une petite expérience facile à réaliser permet de vous le démontrer. Versez quelques gouttes d’arôme d’amandes amères dans un verre de jus de pomme et teintez le tout d’une cuillère à thé de jus de betteraves rouges. Celui qui ne connaît pas la recette pensera déguster du jus de cerises. Preuve en est que nos perceptions sensorielles peuvent être abusées par un minimum d’ingrédients aromatiques teintés de la bonne couleur. Tout simplement hallucinant, mais c’est la réalité. Nous sommes dépassés par les arômes synthétiques.